Sur le marché résidentiel, les locataires et les propriétaires ont été plus attentifs à leur lieu de vie du fait de la pandémie et du télétravail. Il est devenu d’autant plus important de disposer d’un agréable chez-soi. Cette tendance a surtout bénéficié au segment des logements en propriété, dans lequel la demande a largement excédé l’offre en 2020. Dans le segment locatif, ce sont surtout les constructions neuves implantées sur des sites bien desservis qui ont rapidement trouvé preneurs. De nombreux ménages ont étendu le rayon de leur recherche car ils comptent continuer à travailler souvent depuis leur domicile à l’avenir. Ce phénomène a été particulièrement sensible dans le segment des logements en propriété, où l’accès à un espace extérieur privé et la qualité de l’ensoleillement sont devenus des critères de poids. Les ménages qui peuvent se le permettre cherchent également à disposer d’une pièce supplémentaire. Les conséquences de la pandémie se font sentir en termes de disposition à payer ou de capacité d’endettement. Une large part de la population ne peut ou ne veut plus accepter n’importe quel loyer ou prix d’achat.
De nombreux ménages ne peuvent pas financer le logement dont ils auraient rêvé, en particulier sur les marchés résidentiels traditionnellement tendus des centres-villes. Dans ces zones, la volonté de faire des concessions pour pouvoir payer son logement demeure forte. Mais en dehors des grands centres, le tableau est tout autre: il n’est pas rare que les taux de vacance y excèdent 2%, voire 3%. Dans ce contexte d’offre excédentaire, les biens vieillissants et ceux appartenant au segment de prix supérieur sont particulièrement sous pression. Malgré une activité de construction en baisse, on ne devrait pas assister à un renversement de tendance sur le marché locatif en 2021. Le taux de vacance de 1,72% en Suisse a continué à progresser en 2020 par rapport à l’année précédente et devrait rester à la hausse en 2021. Hormis en centre-ville, les loyers devraient continuer à baisser. Dans le segment des logements en propriété, les prix resteront au contraire à la hausse, en particulier ceux des maisons individuelles. Le désir d’accéder à la propriété et les nouveaux besoins en matière de logement devraient se traduire par une augmentation du nombre d’acheteurs potentiels en 2021. Ils se heurteront cependant à une offre qui reste limitée.